Rencontre nationale sur le renforcement du financement de la santé communautaire
Contexte
Passée au second plan depuis plus d’un an, la lutte contre la tuberculose et le VIH subit de plein fouet la pandémie de Covid-19. En effet, si la pandémie de la Covid-19 préoccupe le monde entier, l’épidémie du sida et de la tuberculose peine à se frayer un chemin. Depuis le début de l’année 2020, les confinements successifs, les restrictions sanitaires et la place de la pandémie de Covid-19 dans l’esprit de la population ont eu raison de la prévention du VIH et de la tuberculose, en baisse partout dans le monde et au Maroc.
Au niveau mondial, Grâce à des contrôles ponctuels des programmes, qui ont permis de recueillir des informations dans 32 pays d’Afrique et d’Asie entre avril et septembre 2020, le Fonds mondial a compilé un aperçu de l’ampleur des perturbations sur les services de santé liés au VIH et à la tuberculose. Cet aperçu montre l’ampleur du défi. La prévention du VIH s’est dégradée. Les importantes avancées pour combler les lacunes dans l’identification des personnes tuberculeuses manquant à l’appel ont régressé.
Aussi, l’ONU Sida estime qu’il pourrait y avoir entre 123.000 et 293.000 nouvelles infections supplémentaires au VIH en raison du Covid-19 entre 2020 et 2022. De la même manière, l’ONU Sida anticipe entre 69.000 et 148.000 décès supplémentaires liés au sida, sur cette même période. L’orientation des cas de tuberculose – lorsque les patients suspectés d’avoir la tuberculose sont orientés vers les prochaines étapes de diagnostic et de traitement – a chuté de 59 %.
Pour y faire face, le Fonds mondial a déjà déployé près d’un milliard de dollars US pour lutter contre le COVID-19 et en atténuer l’impact sur le VIH, la tuberculose et le paludisme dans plus de 100 pays et est aujourd’hui le principal réseau subventionnaire qui offre un appui aux pays à revenu faible et intermédiaire pour le renforcement des systèmes de santé et la fourniture de tests, de traitements et d‘équipements de protection.
En effet, au niveau national, malgré les efforts fournis par l’acteur institutionnel, le financement des programmes de lutte contre le VIH et la tuberculose reste dépendant en grande partie du fonds Mondial. Or, en pleine préparation à la transition, il s’agit d’assurer la pérennisation, la progression, la continuité et l’extension des services. Pour éliminer les épidémies, il faudra que des systèmes de santé durables et pleinement financés par les pays, avec leurs propres ressources, soient mis en place.
Aussi, la lutte contre les épidémies passe par le renforcement du financement du système de santé communautaire afin de garantir l’accès à la santé de tous, amener le soin aux populations vulnérables et les plus éloignées, atténuer l’impact des épidémies sur les populations et ne laisser personne pour compte.
En effet, bien que les prestations de soins de santé fournies par l’acteur institutionnel se sont bien développées et ont contribué à l’amélioration de l’état de santé générale de la population, il n’en reste pas moins vrai qu’une large frange de la population a des besoins spécifiques qui demeurent encore non satisfaits. Il s’agit entre autres des populations difficiles d’accès ou des groupes vulnérables par rapport à un risque de santé connu mais dont la réponse institutionnelle standard reste insuffisante. Seule l’implication de ces communautés dans la définition de leurs besoins et des moyens à mettre en œuvre pour y répondre est susceptible de faire la différence en ce qui concerne l’amélioration de leur santé. Le Ministère de la Santé s’y attèle mais ce ne sera pas suffisant vu le caractère multisectoriel des déterminants de la santé. D’autres acteurs devront suivre et s’approprier l’approche aux côtés de la population concernée. Il est temps que les efforts des collectivités territoriales, des services déconcentrés de l’Etat, des organisations de la société civile, pour n’en citer que les plus importantes, convergent dans le sens de l’établissement d’un système de santé communautaire impactant, résiliant et durable.
Dans ce contexte, et en s’appuyant sur une scène politique nationale favorable et des programmes électoraux ambitieux visant de doubler le budget de la santé publique sur les cinq prochaines années, AMSED mène un plaidoyer national autour du renforcement du financement du système de santé communautaire en rappelant que la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, ne doit pas empêcher l’accès à l’information, au dépistage et aux soins en santé sexuelle.
Ce processus de plaidoyer sera ponctué par l’organisation d’une rencontre nationale rassemblant l’ensemble des parties prenantes dans la lutte contre la tuberculose et le VIH. Cette rencontre sera l’occasion de déclencher le processus de plaidoyer pour le renforcement du financement du système de santé communautaire et permettra d’assoir une plateforme de discussion autour de la levée de fonds et la mobilisation des ressources pour la lutte contre la tuberculose et le VIH.
Cette rencontre vient en marge de la célébration des 20 ans de partenariat avec le Fonds Mondial présentant ainsi une occasion de mettre en avant les efforts déployés par les OSC dans la lutte contre le VIH et la Tuberculose tout au long des 20 dernières années et également échanger au sujet de ce partenariat avec le Fonds Mondial.
Buts de la rencontre
Faire le point sur la place de la société civile dans la réalisation des progrès et la riposte nationale au VIH/TB
Formuler des propositions de stratégie de plaidoyer auprès des acteurs publics et privés pour améliorer les financements de la lutte contre le VIH et la tuberculose
Formuler des propositions d’autres moyens de mobilisation et levée des fonds pour diversifier les financements de la lutte contre le VIH et la tuberculose
Résultats attendus de la rencontre
Engagement des organisations de la société civile pour la concertation et l’action commune
Positionnement des organisations de la société civile sur les moyens à mettre en œuvre pour assurer une bonne transition des financements du Fonds Mondial
Participants
50 participants et participantes seront invités en présentiel représentant le gouvernement, le système des Nations Unies, la Société Civile, les communautés, les partenaires nationaux et internationaux, la presse…
La rencontre sera également diffusée en ligne sur les pages Facebook de AMSED et de ses partenaires permettant ainsi d’être visionnée par d’autres acteurs pour gagner plus en visibilité.
Date et lieu de la rencontre
Le 19 novembre 2021 à Hôtel FARAH – Rabat